Comment faire une vidéo ? Maintenant que vous avez votre histoire (si ce n’est pas le cas, je vous invite à lire le premier article de cette série : L’Écriture), il est temps de passer à ce qui a trait au tournage.
Soyons sincère, lorsque l’on pense à faire une vidéo, c’est à cette partie du travail que la plupart des personnes pensent (et rêvent). Un tournage c’est un moment assez particulier. Vous avez pensé votre film / vlog / clip / interview pendant des mois, des jours (ou au moins quelques heures !) et c’est le moment de capturer toutes les images que vous avez pensées en amont.
C’est sûrement pour cette raison qu’un tournage est magique : le tournage est le moment où ce que vous aviez imaginé va se confronter à la réalité. De rares fois, vous obtiendrez exactement ce que vous imaginiez. Parfois, rien ne se passera comme prévu et vous devrez réinventer votre film au fur et à mesure. D’autres fois encore, la réalité sublimera ce que vous aviez en tête.
Car oui, le tournage est un lieu de surprises (bonnes et mauvaises). Ce choc, entre votre imagination et la réalité des choses, est à anticiper. Vous devez en être conscient pour ne pas vous laisser submerger au moindre couac. Tout ne se passera pas comme prévu, et c’est tant mieux.
Combien de fois, j’ai entendu un réalisateur (ou une réalisatrice) me dire au dérushage : « Pour ce plan, il y a une prise qui ne sera pas bonne car à un moment il y a [un truc imprévu] qui s’est passé ! ». Et combien de fois, c’est cette fameuse prise que nous avons conservée au montage, car le truc imprévu apportait du poids à la séquence !
Je vous invite donc à découvrir cet article sur le tournage.
[2/3] Le Tournage
Les Tailles et Fréquences d'Images
Savoir comment faire une vidéo, c’est en premier lieu prendre le temps de réfléchir à ce que nous allons faire de celle-ci. En effet, avant de choisir votre matériel de tournage, vous avez besoin de déterminer à quelle taille et à quelle fréquence vous tournerez et diffuserez. Je ne vais absolument pas être exhaustive dans mes listages. Je me cantonnerai aux cas les plus fréquemment utilisés.
Les Tailles d'image
Traditionnellement, les vidéos sont… horizontales. Il y a encore quelques années, utiliser une autre « forme » de cadrage aurait été une aberration totale. Mais aujourd’hui, le smartphone et les réseaux sociaux ont tout bousculé.
Vous devez donc réfléchir à la destination de votre film pour en définir le cadre, par exemple :
- Télévision, Youtube, Cinéma : Format horizontal
- Feed Instagram, Facebook, Twitter : Format horizontal, carré ou vertical
- Story Instagram, certaines vidéos publicitaires (dans les couloirs du métro) : Format vertical
Formats Horizontaux
C’est le format historique, celui que vous pouvez voir au cinéma ou à la télévision. Si internet a permis l’émergence de nouveaux formats, beaucoup de vidéos qui s’y trouvent sont encore au format horizontal.
Je vais vous donner 3 tailles d’image dans ce format. Il en existe des plus petites et des plus grandes, mais ces trois là sont les plus courantes. Les tailles inférieures sont de qualité trop basse et les tailles supérieures nécessitent du matériel auquel un débutant n’aura vraisemblablement pas accès.
- HD (1280 × 720)
- Full HD (1920 × 1080)
- 4K (3840 × 2160)
Format carré
Le format carré est principalement destiné aux réseaux sociaux, afin qu’il soit d’assez bonne qualité et pas trop lourd, je vous conseillerai de partir sur un format de 1080 x 1080. Autrement dit sur la hauteur totale du Full HD.
Pour obtenir ce format carré, vous pouvez soit tourner directement dans ce format là, soit recadrer votre image au montage.
Vous vous demandez comment faire une vidéo carrée ? Pour tourner directement dans ce format, vous pouvez, par exemple, utiliser votre Smartphone et l’application de tournage Filmic Pro. Cette application vous permet de choisir entre plusieurs formats de tournage, dont le format carré.
Si vous tournez avec une caméra ou un appareil photo, vous devrez recadrer votre image lors du montage. Il faudra alors que vous soyez conscient durant tout votre tournage que ce que vous voyez sera, au final, tronqué sur les côtés. Si cela vous perturbe vraiment, vous pouvez toujours cacher les bords en trop sur votre écran de contrôle (en utilisant une solution qui ne risque pas de l’abimer).
Format vertical
Si vous utilisez le format vertical pour Instagram, le format conseillé est de 1080 x 1920… Ça vous rappelle quelque chose ? Eh oui, il s’agit des mêmes dimensions que celles de la Full HD, mais à l’envers !
Pour tourner dans ce format, rien de plus simple, il vous suffira de faire pivoter votre appareil photo (ou votre smartphone) de 90° depuis sa position « normale ».
Les Fréquences d'images
Fréquences d'images basiques
Qu’est-ce qu’une vidéo concrètement ? En fait, ce n’est rien de plus qu’une série de photos mises les unes derrières les autres. En prenant des images suffisamment rapidement et en les diffusant à la même fréquence, on parvient à tromper notre cerveau. Celui-ci va alors imaginer le mouvement qui est censé avoir eu lieu entre deux images fixes.
Les Fréquences de diffusions :
- 24 images / seconde : vitesse utilisée au cinéma.
- 25 images /seconde : vitesse en PAL (format Européen)
- 30 images/seconde (en réalité 29,97 i/s, mais on arrondit !) : vitesse en NTSC (format américain et japonais)
Sans rentrer dans les détails trop techniques, on estime que c’est à 24 i/s que le cerveau arrive à « imaginer » le mouvement. En dessous de cette fréquence, on va commencer à avoir une impression de « saccades ».
Alors pourquoi, tout le monde n’utilise pas cette fréquence d’images ? Eh bien, parce que la télévision est arrivée ! Je vais tenter de vous expliquer cela le plus simplement possible…
Les télévisions analogiques affichaient les images en entrelacé, c’est-à-dire qu’elles affichaient une image en deux temps, soit : une ligne sur deux, puis les autres lignes. Schématiquement, ça donnait ça (sauf qu’en vrai on parle d’une ligne de pixels donc vraiment minuscule) :
Depuis l’arrivée du numérique, l’entrelacé n’existe plus, on est passé à l’affichage progressif. À présent, les images sont affichées en une seule fois, on parle alors d’affichage progressif (p).
Alors pourquoi je vous raconte tout ça ? Eh bien pour deux raisons :
- Si vous voyez « 50i » écrit quelque part, il est important que vous compreniez qu’il s’agit d’une fréquence de 25i/s. En effet, le « i » de 50i signifie en fait « interlaced » (« entrelacé » en anglais), et non pas « image ». Donc en 25 i/s, on peut être en 50i ou en 25p. De même, en NTSC, pour une fréquence de 30 i/s, on peut être en 60i ou en 30p.
- Cela explique pourquoi le PAL est en 25 i/s et le NTSC en 30 i/s… Parce que le système de diffusion était en accord avec la fréquence éléctrique ! Soit 50 Hz en Europe (d’où le 50i pour une fréquence de 25 i/s) et 60 Hz aux États-Unis et au Japon (et donc 60i soit 30 i/s).
Fréquences d'images pour les ralentis
Vous voulez savoir comment faire une vidéo au ralenti ? Eh bien, pour pouvoir faire de beaux ralentis, vous devrez tourner à une fréquence d’images plus haute que celle que vous utiliserez pour la diffusion.
Pour obtenir du ralenti au montage, il faut filmer en vitesse rapide…
Je vous ai perdu ? Ne vous inquiétez pas, vous allez vite comprendre.
Comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessous, vous pouvez tourner un nombre variable d’images par seconde. Votre seule limite : les capacités de votre caméra. La caméra la plus rapide, à ce jour, peut filmer au rythme de 10 billions d’images par seconde !
Par contre, lors du montage, le nombre d’images par seconde est fixe.
Par exemple, si vous avez définit votre fréquence d’images à 25 i/s, vous ne pourrez jamais avoir plus (ou moins) de 25 images dans une seconde.
Donc si je tourne en 50 images par seconde et que je monte à 25 images par seconde, 1 seconde de tournage sera égale à 2 secondes de montage.
Vous pouvez utiliser cette formule :
Vitesse de tournage / Vitesse de diffusion = Durée du Plan Final
Par exemple, si je tourne à une vitesse de 100 i/s et que je monte en Pal, soit 25 i/s :
100 / 25 = 4 secondes
Donc, ici, ce que j’ai capturé en 1s sera visualisé en 4 s. Autrement dit, j’obtiens un ralenti 4 fois plus lent que la vitesse réelle.
Tailles et Fréquences pour le tournage et pour la diffusion
Il est important de différencier la taille d’image à la prise de vue, de celle de diffusion. Si je décide de diffuser en Full HD, cela ne signifie pas que je tournerai tous mes plans dans ce format.
Prenons les spécifications techniques du Canon M50 par exemple :
Je diffuserai en Full HD donc au format 1920 x 1080 et en PAL (25 i/s). Mais, alors en quoi vais-je filmer ?
- En 4K : 25 i/s : Tous les plans que je n’aurai pas besoin de ralentir et tous les plans pour lesquels j’utilise du son direct. Interviews, scènes de dialogue, scènes en vitesse réelle.
- Pourquoi ?
- La 4K réduite en Full HD a une meilleure définition que la Full HD native
- La 4K me permet de zoomer dans mon image, jusqu’à 200 fois sans perte de qualité. Cela me permettra de recadrer un plan imparfait ou de simuler l’utilisation de plusieurs caméras en créant un plan plus rapproché que le plan d’origine.
- Pourquoi ?
- En Full HD : 50 i/s : Tous les plans dont je souhaite moduler la vitesse au montage (par exemple commencer le plan en vitesse réelle, puis au ralenti, puis en accéléré, etc.). Filmer en 50 i/s me permettra également, dans certains cas, de « lisser » un mouvement de caméra. Ma stabilisation ne sera pas meilleure mais comme le mouvement sera plus lent, il semblera plus fluide…
- En HD : 100 i/s : Les plans qui nécessitent des ralentis importants. Certes mon image sera « dégradée » car tournée dans un format inférieur au format de diffusion, mais si cela me permet de montrer quelque chose de manière plus intéressante, je peux faire ce compromis.
Cadres / Axes / Mouvements
Voici trois notions primordiales pour savoir comment faire une vidéo cohérente et agréable à regarder. Pour créer votre découpage technique (si vous ne savez pas de quoi je parle, n’hésitez pas à retourner sur le premier article de cette série), vous avez besoin de connaître trois notions :
- Les valeurs de cadre
- Les axes de prise de vue
- Les mouvements de caméra
Les valeurs de cadre
Pour faire simple, les valeurs de cadre déterminent la taille de votre sujet dans l’image.
Vous pouvez montrer une action de très près comme de très loin, plusieurs choix s’offrent à vous. Des noms ont été donnés à chaque valeur de cadre, afin que vous puissiez planifier/communiquer rapidement et efficacement, ce que vous avez imaginé.
Il existe en tout 11 valeurs de cadre que je vous invite à découvrir dans cet article.
Les axes de prise de vue
Lorsque vous filmez un sujet, vous êtes libres de tourner autour de lui. Allez-vous le tourner de face ? De dos ? Est-ce que vous placerez votre caméra à sa hauteur ? Plus haut ? Plus bas ?
Certains axes de cadrage induiront naturellement un sentiment, une sensation, une émotion. Ils vont donc vous permettre d’appuyer subtilement l’émotion de votre scène. Et voilà, comment faire une vidéo réfléchie qui joue sur les sensations et vous évite d’être trop didactiques.
Il existe des axes de prise de vue horizontaux et verticaux, je vous les présente dans cet article.
Les mouvements de caméra
Même si pour commencer, je vous conseille de faire des plans fixes qui vous permettront d’apprendre à mieux maîtriser votre matériel, votre découpage, votre mise-en-scène, etc. Rien ne vous empêche de faire des mouvements de caméra. Et dans tous les cas, c’est toujours bien de connaître ce qu’il est possible de faire, même si on ne le fait pas (enfin c’est ma vision des choses), alors voyons ensemble comment faire une vidéo en mouvement !
Les panoramiques
Les mouvements panoramiques sont des mouvements obtenus en bougeant la caméra sur un axe.
Tout simplement, lorsque votre caméra est posée sur un pied et que vous la bougez de haut en bas, de gauche à droite, et vice et versa, vous faites un panoramique.
Les travellings
Les mouvements travellings sont des mouvements obtenus en déplaçant physiquement la caméra, la plupart du temps grâce à un rail.
Vous pouvez faire des travellings Avant/Arrière, Horizontaux, Verticaux ou Circulaires.
Caméra épaule / SteadyCam
Les mouvements qui utilisent un SteadyCam sont plus fluides, plus doux que les mouvements tournés en caméra épaule. Ceci étant dit, le principe est le même, la caméra n’est pas contrainte par un pied, des rails, ou une grue. Elle est tenue par un cadreur qui peut se permettre ainsi de faire les mouvements qu’il souhaite. Il peut avancer, tourner, changer de sens, etc.
Les Règles de Tournage
Comment faire une vidéo qui fonctionnera au montage ? En respectant quelques règles de tournage ! Effectivement, afin d’être sûr·e·s de pouvoir utiliser vos images et ne pas risquer de vous apercevoir au montage que vos plans ne se raccordent pas du tout, il est préférable de respecter quelques règles simples.
La règle des 180°
Sans aucun doute, la règle la plus importante en réalisation. Elle vous permet de montrer deux personnes qui interagissent, tout en faisant en sorte que le spectateur « ne se perde pas dans l’espace ».
En d’autres termes, cette règle vous permet de tourner des champs / contre-champs qui fonctionnent.
Je vous invite à découvrir le principe de la règle des 180° dans cet article.
La règle des 30°
Même si elle est moins connue que la règle des 180°, cette règle n’est pourtant pas à prendre à la légère !
La règle des 30° vous permet d’éviter les sensation de jumps cuts (sautes d’images) involontaires lors de vos raccords dans l’axe.
Comment faire une vidéo ? Autres principes
Je vais vous donner quelques autres principes en vrac, qui pourront vous être utiles :
- On dit que pour avoir un plan de 3 secondes en montage, il faut tourner environ 6 secondes.
- Faites en sorte que vos personnages ne portent pas de rayures fines, de carreaux ou de petits motifs, ceci peu créer une sorte de vibration dans l’image.
- Vous devez « doubler vos prises »… Votre prise est bonne ? Bravo, mais on la refait ! Franchement, on ne sait jamais, mieux vaut ne pas prendre le risque.
- Soignez vos décors, votre casting, vos accessoires… Bref, tout ce qui sera vu à l’écran. Vous pouvez avoir tout le matériel du monde, si votre acteur est mauvais ou votre décor pourri, le résultat ne pourra pas être bon.
- Placez toujours vos lumières à hauteur du regard de vos personnages ou (encore mieux) plus haut. Réservez les éclairages par en dessous aux simulations d’écran (smartphone, tablette, etc.), briquet, allumettes ou autres cas très spéciaux.
Pour finir ce bloc, je vous propose deux infographies destinées aux vidéos pour les Réseaux Sociaux et aux images en règle générale, mais vous y trouverez quelques conseils précieux pour savoir comment faire une vidéo efficace…
Le Matériel
Savoir comment faire une vidéo, c’est aussi connaître son matériel de tournage.
En règle générale, le meilleur matériel est celui que vous avez à votre disposition. Tout simplement. Ne pas avoir tel ou tel matériel ne devrait jamais vous empêcher de créer. Vous avez envie de faire tel ou tel plan, mais vous n’avez pas le matériel requis ? Qu’à cela ne tienne, soit vous vous débrouillez pour trouver une astuce pour le faire, soit vous réfléchissez à une autre manière de montrer votre action.
Un autre conseil : si vous êtes débutant dans un domaine de l’audiovisuel, ne vous précipitez pas sur le matériel ou le logiciel le plus professionnel du marché. Cela ne sert à rien et est même complètement contre-productif ! Si vous ne savez pas vous en servir, vous ne pourrez rien en faire…
Une caméra
Ce qu’il vous faut c’est simplement quelque chose qui filme ! Ce peut être une caméra, un appareil photo, une action cam (GoPro, etc.), un Smartphone… Peu importe ! Du moment que ça filme, c’est parfait pour commencer.
Si j’osais (allez j’ose !), je vous dirais que si vous devez investir un peu d’argent dans votre projet, ce n’est clairement pas pour acheter une caméra ou un appareil photo (du moins dans un premier temps), à moins bien entendu que vous n’ayez absolument rien qui filme chez vous !
Bon là, j’abuse un peu car je vous recommanderais tout de même d’utiliser un appareil qui filme au moins en HD, afin d’offrir une qualité suffisante à vos spectateurs.
Si vous souhaitez filmer (et monter) avec votre Smartphone, vous trouverez tout ce dont vous aurez besoin dans cet article.
Si vous n’avez qu’une action cam, alors tournez avec ! Pour autant, à moins de réellement vouloir tourner des scènes « d’action », je vous déconseille ce type de matériel… Le fait de ne pas avoir de retour vidéo est un premier problème (que certaines solutions pourront régler au moins partiellement), mais le fait de ne pas pouvoir brancher un micro externe va vous compliquer grandement la vie…
Vous avez ensuite le choix entre un appareil photo à objectifs interchangeables ou pas. Si vous avez le choix, je vous conseille d’utiliser un appareil à objectifs interchangeables, car cela vous permettra de pousser plus loin vos choix artistiques, mais également de vous sortir de situations un peu compliquées (par exemple, si vous ne pouvez pas beaucoup vous éloigner du sujet que vous filmez…).
Un micro
Si vous devez investir impérativement dans quelque chose, c’est dans un (ou plusieurs) micro(s). Il ne doit pas forcément être cher, mais il vous faut un micro externe. Le micro intégré n’est pas suffisamment bon pour enregistrer un son correct (ça peut parfois passer pour des sons d’ambiance, mais pas pour la voix).
On a naturellement tendance à penser plus à l’image qu’au son… GROSSE ERREUR !!! Le son est beaucoup plus important que l’image. Mais genre vraiment ! Vous ne me croyez pas ? Essayez de trouver une K7 VHS et un magnétoscope… Installez vous confortablement et appuyez sur Play. Et là c’est le drame… L’image est pourrie ? Oui, mais assez rapidement vous oublierez ce détail. Par contre, par contre, mais par cooontre, cette impression d’écouter le film à l’intérieur d’un aquarium… à moins d’adorer l’effet « oreilles bouchées dans un tunnel », ça ne passera pas.
Comment faire une vidéo avec un son correct ? Pour vos tournages, vous aurez en gros 3 possibilités :
- Le micro-cravate : ce micro est discret, il peut se dissimuler sous une veste, derrière un col, sous un tee-shirt. Idéal pour les plans larges, pour les scènes aux mouvements complexes ou encore les dialogues en voiture. Pour être utilisés à distance, les micros-cravates doivent posséder un émetteur et un récepteur. Certains peuvent également être reliés à un smartphone, smartphone qui sert alors d’enregistreur.
- La perche : La perche permet de positionner un micro au-dessus des comédiens (en dehors du cadre). C’est l’idéal pour les scènes de dialogues, car, contrairement au micro-cravate, la perche permet de tenir le micro en suspension, empêchant ainsi tous frottements et donc tous bruits parasites. Par contre, vous devrez alors travailler avec un perchman et un enregistreur externe. Cette solution nécessite donc un peu plus de budget, mais vous aurez ainsi un résultat optimal.
- Le micro qui se pose sur la griffe de l’appareil photo : Si vous voulez capturer des sons d’ambiance, ou parler en face caméra assez près du boîtier, ce type de micro peut être une bonne solution. Mais attention, ses capacités diminuent lorsque vous vous éloignez de votre sujet ! Je vous conseille ce type de micro pour les vlog ou pour réaliser des interviews de type micro-trottoir par exemple.
Au delà de la « forme » du micro, il est important d’en connaître le « type ». Autrement dit, quelle zone va-t-il enregistrer ? Voici un aperçu de ces zones pour les modèles les plus courants :
Au-delà du micro (de sa bonnette et éventuellement d’un enregistreur), vous aurez besoin de deux accessoires indispensables, ou presque. Il s’agit du casque et du clap.
Le casque : cela peut paraître évident mais pour vérifier que votre son est bon, qu’il n’y a pas de bruits parasites ou autre problème, vous aurez besoin de contrôler votre son à l’aide d’un casque.
Le clap : même si aujourd’hui la plupart des logiciels de montage propose la synchro automatique, dans les cas où vous enregistrez le son sur un autre support que celui avec lequel vous tournez (sur un enregistreur externe ou sur un smartphone par exemple), je vous conseille fortement de claper vos prises. Pourquoi ? Imaginons que votre caméra ait un problème ou bien qu’elle soit trop loin, ou encore dans un environnement trop bruyant, il se peut alors que vous ne puissiez pas faire de synchro automatique, et alors là, sans clap… vous n’êtes pas sortis de l’auberge !
Pour clapper, vous pouvez utiliser trois techniques : le clap traditionnel, le clap électronique (sur tablette ou iPad) ou tout simplement vos mains. Les claps (traditionnel ou électroniques) sont indispensables pour les tournages de types courts-métrages. Ils permettent d’identifier les plans et les prises, ce qui est utile à la fois pour la synchro, mais également pour la (ou le) scripte, le réalisateur ou la réalisatrice et tous les intervenants de la post-production. Le fait de clapper avec les mains est réservé aux interviewes ou autre documentaires / reportages.
Comment utiliser le clap :
- On annonce ce qui est inscrit sur le clap, à savoir par exemple : « Séquence 2, Plan 4, Prise 3 » ou « 2 sur 4, troisième » puis on clappe.
- Pour être efficace il faut clapper très vite et dans le champ de la caméra.
- Lors de la synchro, le monteur (ou son assistant) réunira l’image et le son qui ont les mêmes identifiants puis mettra un point d’entrée sur le son du clap ainsi que sur l’image du clap clos. Il synchronisera ensuite les deux par leurs points d’entrée.
- Si le clap n’est faisable qu’en fin de prise, il est convenu que le clap soit fait en étant tenu à l’envers (clap vers le bas). Le monteur saura alors qu’il doit synchroniser la prise par un point de sortie.
Pour aller plus loin sur les micros :
- Choisir son 1er micro (vidéo)
- Quel micro pour commencer Youtube (vidéo)
- Choisir son matériel pour la prise de son (article)
Des lumières
Comment faire une vidéo vraiment professionnelle ? En travaillant ses lumières ! La lumière est un élément capital du tournage. C’est elle qui va vous permettre de créer l’image. En effet, vous ne pouvez pas filmer dans le noir (enfin si mais, ici, on ne veut pas filmer en infrarouge !)… Pour être capturés par la caméra et apparaître à l’écran, vos différents éléments doivent être éclairés ! Nous allons voir ici quelques notions de base et en vrac, puis je vous recommanderai une série de 4 vidéos ultra-complètes sur le sujet.
Les différentes sources de lumière
Vous aurez deux types d’éclairages : les éclairages dans le cadre (qui font partie du décor) et les éclairages hors cadre qui servent à réellement éclairer les personnages et les décors. Par exemple, si dans mon image j’ai une fenêtre ou une lampe de chevet, je vais pouvoir « appuyer » leur lumière par des sources hors-cadres. Dès lors que le spectateur a identifié une source de lumière, il lui semblera logique que de la lumière provienne de sa position, même si celle-ci est plus intense qu’au naturel.
Les températures de couleurs
Connaissez-vous la principale différence entre la lumière qui provient de la fenêtre et celle qui provient de la lampe de chevet ? C’est leur température. En audiovisuel, on a deux températures de couleur de référence, à savoir la température de la lumière du jour qui est de 5 600° K et la lumière artificielle qui est de 3 200°K. La lumière du jour a une dominante bleu et la lumière artificielle une dominante orange. Il faut donc régler la caméra pour qu’elle fasse la balance des blancs. La technique varie en fonction du matériel utilisé, je vous invite donc à consulter le mode d’emploi de votre caméra 😉
Il est extrêmement important de penser à faire la balance des blancs lors du tournage afin d’avoir l’image la plus propre possible et d’avoir une marge de manœuvre maximale lors de l’étalonnage. Si vous n’êtes pas sûr·e·s d’avoir la parfaite balance des blancs, je vous conseille de filmer une feuille blanche (ou autre chose de blanc, comme un tee-shirt) à chaque changement de lumière. Vous pourrez alors utiliser ce plan comme référence d’étalonnage.
Certains types de lumières permettent d’obtenir du 3 200°K, d’autres du 5 600°K, d’autres encore (comme les LEDs) peuvent vous permettre de choisir la température de couleur de votre choix.
Lumières directes et indirectes
Lorsque vous éclairez votre sujet, vous avez le choix entre deux techniques.
La première est de projeter la lumière directement sur votre sujet, on parle alors de lumière directe. Le résultat est très contrasté avec des ombres marquées.
La deuxième technique consiste à éclairer le sujet soit en réfléchissant la lumière sur une surface tierce, soit en la diffusant en lui faisant traverser une matière. On parle alors de lumière indirecte. Autrement dit, en éclairant le sujet de manière indirecte, on agrandit la taille de la source, la lumière est diffuse, douce et les ombres sont peu (voire pas) marquées. Afin d’obtenir une lumière indirecte, on peut par exemple projeter la lumière sur un mur blanc, c’est alors le « reflet » du mur qui va éclairer le sujet. Ou encore, on peut fixer, par exemple, une soft box sur son éclairage.
Les réflecteurs
Que vous tourniez en lumière naturelle ou avec un éclairage, vous aurez parfois besoin de « déboucher » une ombre (la supprimer ou l’adoucir). Vous pouvez également avoir envie d’envoyer un peu de brillance dans les yeux, sur un objet, etc. Dans ce cas, l’utilisation d’une lumière additionnelle n’est peut-être pas la meilleure solution. Grâce à un réflecteur (ou à un substitut comme une plaque de polystyrène ou un grand carton blanc…), vous pourrez récupérer la lumière d’une de vos sources existantes (éclairages ou soleil) et la refléter sur votre sujet !
Pour aller plus loin sur la lumière :
Des objectifs
Même si votre appareil de tournage ne vous permet pas de changer d’objectif, vous avez tout intérêt à lire cette partie… Vous pourriez y trouver des infos utiles qui vous permettront de savoir comment faire une vidéo plus qualitative… D’ailleurs saviez-vous qu’il est plus important d’avoir des objectifs de qualité que d’avoir un boitier de qualité ? En effet, un excellent objectif peut donner un très bon résultat sur un boitier moyen, alors que l’inverse n’est pas vrai…
Types d'objectifs
Il existe deux types d’objectifs : les objectifs à focale fixe et les objectifs à focale variable (également appelés « zooms »).
Les objectifs à focale fixe ne vous permettent pas de changer de focale mais sont souvent de meilleure qualité.
Les objectifs à focale variable vous permettent de changer de focale afin de varier vos prises de vues, mais à moins d’investir dans du matériel pro (cher), ils auront une moins bonne qualité que les objectifs à focale fixe. Ce qui est logique puisque dans un cas l’objectif est travaillé pour être excellent dans une seule focale, alors que dans l’autre cas il devra être qualitatif sur une plage focale plus ou moins grande.
La focale
Pour faire simple, plus la focale est petite plus l’angle de prise de vue est grand. À l’inverse, plus la focale est grande, plus l’angle de prise de vue est petit.
Pour résumer simplement, nous pourrions dire que :
- Les focales inférieures à 35mm sont « des grands angles » : elles permettent de filmer des décors très larges même à faible distance. Elles ont un angle de prise vue plus large que celui de l’œil humain.
- Les focales de 50mm à 35mm (en fonction de la taille de votre capteur) correspondent à la vision normale de l’œil humain.
- Les focales supérieures à 50mm sont des « longues focales » : elle permettent de « zoomer » dans l’angle de prise de vue. Elles ont un angle de prise de vue plus resserré que celui de l’œil humain, elles permettent de voir plus loin.
L'ouverture
L’ouverture correspond à la taille d’ouverture du diaphragme (diaph) de votre appareil, autrement dit à la taille du trou qui laisse entrer la lumière dans votre objectif. L’ouverture est notée « f » (par exemple « f1.8 »). L’ouverture est variable, c’est un des paramètres sur lequel vous pourrez « jouer » lors de la prise de vue. L’ouverture indiquée sur un objectif correspond à l’ouverture maximale de celui-ci.
Plus la valeur d’ouverture est petite, plus l’objectif est lumineux. Un objectif qui ouvre à 1.8 a une ouverture supérieure à un objectif qui ouvre à 3.5. Ce n’est pas logique pour vous ? C’est normal ! En fait, il s’agit ici du diviseur d’une division… Pour faire simple :
- 100 / 1,8 ≈ 56
- 100 / 3,5 ≈ 29
Comme on le voit ici, plus le diviseur est petit, plus le résultat est grand. Inversement, plus le diviseur est grand, plus le résultat est petit. C’est exactement avec cette logique là qu’il faut comprendre l’ouverture d’un objectif. Un objectif qui ouvre à f1.8 ouvrira plus qu’un objectif qui ouvre à f3.5, f5.6 ou f.8.
À quoi sert de changer d’ouverture lors du tournage ? Principalement à modifier la profondeur de champ de votre plan. La profondeur de champ correspond à la zone nette dans l’image. Plus la valeur d’ouverture est petite (f.1.8 par exemple), plus la zone de netteté sera faible et plus vous aurez de flou dans votre image. Si vous filmez un personnage et que vous voulez que le décor derrière lui soit flou, c’est donc ce type de réglage que vous choisirez. Au contraire, si vous filmez un paysage et que vous souhaitez avoir le plus de netteté possible, alors vous fermerez votre diaph au maximum (par exemple f.8).
Comment faire une vidéo correctement exposée ? Le filtre ND
Si je veux obtenir un flou de mouvement réaliste, je dois utiliser une vitesse d’obturation au double de ma fréquence d’images (du moins en « vitesse réelle »). Par exemple, si je filme en 25 i/s, je dois tourner avec une vitesse d’obturation de 1/50. Si je filme en 30 i/s, ma vitesse d’obturation devra être de 1/60.
Afin de ne pas ajouter de bruit numérique dans mon image, je dois toujours tourner à l’ISO le plus bas que me propose mon appareil (ou du moins ne pas trop m’en éloigner). Le bruit numérique détériore votre image et est presque irrattrapable (à part avec des plugins de qualité = cher !).
On l’a vu l‘ouverture va nous permettre de déterminer la profondeur de champ…
Mais du coup, comment faire une vidéo correctement exposée ? Contrairement à la photo, les réglages du triangle d’exposition (ouverture, vitesse d’obturation et ISO) ne doivent, dans l’idéal, pas nous servir à règler l’exposition. Bien entendu, si vous n’avez pas le choix, vous ferez des concessions, mais idéalement vos choix de réglages doivent découler d’une volonté artistique (ou qualitative dans le cas des ISO) et non d’une logique d’exposition. Alors quelle est la solution ? Eh bien, en fait il y en a deux :
- Vous n’avez pas assez de lumière ? Éclairer plus votre sujet !
- Vous avez trop de lumière ? Utilisez un filtre ND…
Un filtre ND, c’est un peu comme vos lunettes de soleil mais pour votre objectif. Il va filtrer la lumière avant qu’elle ne rentre dans l’objectif. Certains, et c’est la solution que je vous conseille, sont des filtres ND variables. En les faisant tourner, vous aurez la possibilité de filtrer plus ou moins de lumière.
Donc grâce à votre filtre ND variable, vous n’aurez pas besoin de toucher aux réglages de votre appareil photo (à moins que vous ne le vouliez), vous règlerez l’exposition en changeant l’orientation du filtre.
Pour aller plus loin sur les bons réglages de caméra :
Il est temps de passer à la Post-Production
Le matériel audiovisuel est vite coûteux… et obsolète ! Alors pour vos tournages les plus poussés, il est pertinent de passer par un loueur de matériel. Certains (comme Sos Ciné à Paris) sont spécialisés dans les locations à prix abordable. Le deuxième intérêt de cette solution est que ce sont des professionnels, ils pourront donc vous conseiller sur le matériel le plus pertinent en fonction de votre projet, et vous montrer comment l’utiliser…. Pas mal , non ?
Ça y est votre film est dans la boîte ?
Alors, c’est parti pour la post-production !